Il est vrai qu’actuellement la France est « chahutée » de toute part et il se passe rarement un jour sans qu’il y ait une annonce funeste concernant la fermeture d’un site de production en France. J’ai été élevée par des parents qui achetaient Français déjà il y a plus de 20 ans avec pour crédo « nous achetons Français car nous voulons protéger nos emplois »… et c’est de plus en plus vrai. Il est sur que la mondialisation a du positif en nous offrant de nouveaux produits « exotiques », en nous ouvrant sur le monde, en nous offrant des produits à bas prix, en donnant du travail et donc des moyens de subsistance à des pays bien plus défavorisés que le notre… mais le revers de la médaille, c’est bien entendu que si la production part ailleurs, nous n’avons plus les moyens de produire de la richesse en France, et avec nos sites de production qui ferment, nos emplois sont supprimés. Les produits Français sont chers, coûtent chers à produire, alors les acheteurs de tout bord subissent les pressions pour aller acheter à bas coût… ailleurs. Le chat qui se mord la queue, pas d’emploi, pas les moyens de consommer, on achète à bas prix les produits d’importation et on enterre notre industrie.
Alors, bien sur, il y a de plus en plus de sociétés qui relocalisent ou qui décident de produire Français… mais après quelques mois depuis l’idée de lancer une gamme de bijoux produits en France à la commercialisation, je dois reconnaitre que c’est vraiment le parcours du combattant! Il ne s’agit pas seulement de vouloir produire en France, il faut aussi s’armer de courage… et sans aucun doute changer les mentalités Françaises! Pour avoir travaillé avec des fournisseurs du monde entier dans mon ancienne vie, je constate que c’est avec les Français qu’il est le plus difficile de travailler. Et ça, en tant que TPE, c’est la mauvaise surprise! Des mois à discuter, des délais non tenus, des attitudes non commerciales, une nonchalance et une arrogance dont les « étrangers » nous étiquettent à raison… la France, écrasée sous le poids des charges, de l’administration, des normes, des traditions, de l’inflexibilité salariale, de la peur, ne croit pas (plus ?) dans son industrie et lorsque l’on s’adresse à des entreprises Françaises pour créer et lancer une gamme de produits modestes, on n’est pas crédible. Cependant, il faut bien commencer ; je lance une gamme de bijoux mais qui peut prédire son futur succès? Personne alors oui, je n’y mets pas les moyens d’une multinationale et je cherche dans un premier temps à ne lancer qu’une mini-gamme, des petites séries… et là… cela se complique! La production de bijoux fantaisie (donc à bas prix ou non selon les marges appliquées) se fait désormais presque exclusivement en Asie, en grande série. Autant dire qu’il n’y a plus beaucoup de fabricants en France. Ceux qui restent sont un peu débordés et privilégient les grosses commandes des maisons installées, de marques de luxe… et oui un vrai paradoxe ! Mais je crois que nous avons tous été confrontés au fait de solliciter la petite entreprise locale, un artisan en se rendant compte que finalement les réponses tardent (quand on en reçoit une).
Ne vous méprenez pas, je ne veux pas généraliser, il y a heureusement plein de bonnes volontés en France !
Et je persiste ! Le lancement est imminent… encore quelques jours et vous en saurez plus !
Couverture du Parisien Arnaud Montebourg Made in France